Wednesday, March 14, 2012

Martha, Marcy, May, Marlène. | jipéhel

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Martha, Marcy, May, Marlène. | jipéhel
Mar 14th 2012, 08:53

Malaise

Encore une perle du cinéma indépendant américain. Pourquoi ce titre étrange pour ce drame sombre et dérangeant ? Parce que Martha, la jeune héroïne a fui une secte où elle était sous l'emprise d'un gourou dangereusement adroit et manipulateur. Elle se réfugie chez sa sœur perdue de vue depuis des années et tente de se reconstruire en retrouvant une vie normale, en commençant par son identité. Qui est-elle vraiment ? Peut-elle psychologiquement échapper à tout ce qu'elle a vécu durant ce long temps de soumission ? Les membres de la secte savent-ils où elle se trouve ? Vont-ils tenter de l'arracher à sa nouvelle vie et, ainsi, l'empêcher de parler ? N'est-elle pas encore sous leur emprise ?

Réalisé par Sean Durkin, ce drame n'essaie pas de répondre à toutes ces questions. Il les pose et c'est déjà beaucoup. Ces 100 minutes sont dominées par une angoisse sourde et effrayante. Car, comme Martha est filmée le plus souvent en très gros plan, nous partageons au plus près la moindre de ses sensations, le plus subtil de ses sentiments. C'est un personnage complexe, car le film n'est jamais manichéen et nous laisse sans arrêt en suspens : dans laquelle de ses deux vies était-elle la plus heureuse, la plus accomplie, la plus utile ? Y-a-t'il une frontière tangible entre violence et douceur ? Ce film tout en flah-back ne permet jamais de séparer le passé du présent, nous laissant ainsi constamment dans l'incertitude, ce qui nous permet de partager encore plus le désarroi de l'héroïne.

Elizabeth Olsen dont le jeu et l'allure font penser à Kirsten Dunst dans le Virgin suicides (2000) de Sofia Coppola, est remarquable dans ce rôle aux multiples facettes. John Hawkes, Sarah Paulson, Brady Corbet l'entourent avec beaucoup de talent. Tout le film baigne dans un écrin photographique superbe, (utilisation des flous et absence de profondeur de champ) un montage diabolique, des cadrages déroutants et surtout il évite toute moralisation ou toute conclusion hâtive. La folie devient décidément une des grandes affaires du cinéma américain d'aujourd'hui. Pour son premier long métrage, Sean Durkin (29 ans à peine) frappe un grand coup, un coup de maître. A voir absolument !

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Drame, Thriller et taguée mars 2012. Ajouter aux Favoris le permalien.

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